"COURIR APRÈS N'IMPORTE QUOI"
Une performance-conférence sur l'apprentissage de l'art.
Jeudi 22 novembre 2012 au Musée Juif de Bruxelles
Introduction de la conférence
Bonsoir
je vous remercie d’avance de vous être déplacé pour venir écouter cette conférence. Celle-ci ne propose pas une réponse mais s’inscrit dans la déjà longue liste des écrits et conférences d’individus qui se sont posés la question : comment enseigner l’art ?
Par ailleurs, et avant son enseignement, il pourrait être bon de savoir ce qu’est l’art ? Après tout, nous ne pouvons transmettre ce que nous ne connaissons pas. Et il n’aura échappé à personne que ce que l’on nomme art est une étrange chose qui n’a pas de formes ni de fonds définis mais détoure un espace singulier nous permettant de voir/écouter/partager/comprendre et, dans un même mouvement, nous échappe tel le poisson tout juste sorti des eaux.
Mais, au mépris du poisson qui une fois à l’air libre est condamné à suffoquer, l’art, pour reprendre Robert Filliou, « est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. »
Mais quand cela commença-t-il ?
A l’adverbe « quand » surgit l’histoire.
Avant l’histoire, il y eut la préhistoire. La préhistoire s’éclipsa à l’invention de l’écriture : des mots pour nommer, des mots pour entamer l’histoire.
Cependant, contrairement à l’histoire, l’art ne débuta pas avec l’invention de l’écriture. Personne ne saurait précisément dater à partir de quel moment l’art naquit.
Quand je parle de la naissance de l’art, je ne parle pas de la création d’un objet voué à représenter un dieu, ou bien le dessin d’un monde dans un bouclier au cœur d’or, entre deux couches de bronze et d’étain ; je ne parle pas non plus d’ériger un sphinx sans énigme car seulement là pour protéger les tombes de pharaons.
Si je devais dater la naissance de l’art, je lui apposerais le moment où Léonardo Da Vinci inscrivit dans son carnet de notes qu’il n’était pas artisan mais artiste car sa peinture n’est pas la simple présentation d’une image, elle est la représentation d’une idée, une chose mentale.
Voilà, le mot est lancé, le ton est donné. Nous ne pouvons plus qu’actionner nos jambes et débuter la course. Cette course ne mènera nulle part. A l’image du Dodo intimant Alice à rejoindre « la course saugrenue », cette course n’a pour d’autres buts que d’atteindre n’importe quoi.
EXTRAIT DE LA PEFORMANCE-CONFÉRENCE
Avec le soutien de
©JULIENAMILLARD2012 |