Lorsqu’elle dort, j’écoute
son souffle
léger, lorsqu’elle pénétra
son parvis
se fit crescendo
à mesure qu’elle découvrait
son royaume
il n’y a pas grand-chose
à voir en son royaume
et peu s’en souvienne
mais son souffle
rauque désormais
parcourt ses terres.
Ne dis pas
A chaque gorgée
ma fatigue s’éloigne
et mes pieds enflent
Elle est partie
Ce n’est pas grave elle m’a dit
Je vais revenir
très
bientôt
Les jours s’ensuivront
comme ils l’ont toujours fait
suivant le calendrier
et je m’attarde sur cette bière que je me suis acheté
C’est ma bière préférée me disait-elle
Serré serré
je la serre avant qu’elle parte
Ne reste pas trop longtemps elle m’a dit
ça ressemblerait à un au revoir
et je n’aime pas les au revoirs
c’est pour ça que je te dis
à bientôt
Adresse inconnue
Dis
tu pourras
me donner
ton
adresse
?
et
avant que tu ne partes
mon carnet et stylo tendu
tu y inscris ton adresse
ton adresse s’y trouve toujours
et je réfléchis à ce que je vais en faire
ce que je pourrai t’envoyer
des mots ?
un colis ?
quelque chose s’y approchant
pour dire quelque chose que je ne peux faire
remplacer ton absence ne se dit pas
ni dire que tu es là
mais ton adresse si
aussi ne t’écris-je pas
et conserve ton adresse
précieusement
comme l’une de ces vieilles croix
polies par les mains
ridées de ces vieilles femmes
priant toujours leur mari
parti
en un lieu d’où il est impossible d’écrire
mais ton adresse est là
je pourrai écrire
et t’écris
des mots
qui ne disent rien
ils se suivent
mouvant dans le sable
s’engluent
dans des voix sans silence
là où il n’y a plus de place
pour
rire
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